Patrick Menache “j’ai démarré avec 1.000 francs en poche !”

Géraldine Kamps
Difficile de parcourir Bruxelles sans apercevoir l’une de ses enseignes. L’agence immobilière Macnash est partout ou presque, et le sens de la com’ de son patron, Patrick Menache, n’y est certainement pas étranger. Celui que beaucoup reconnaissent à la seule évocation de son kilt n’a pas fini de faire parler de lui.
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Sa mère est une Juive ashkénaze de Hongrie, son père est un Séfarade de Rhode, mais c’est au Congo, à Lubumbashi, que nait et grandit le jeune Patrick Menache, entouré de ses parents, actifs dans l’import-export de chaussures, et de ses quatre sœurs. Elevé dans un milieu juif laïque fréquentant la communauté séfarade locale, scolarisé à l’Ecole belge, Patrick a 16 ans lorsqu’il décide de suivre sa mère et ses sœurs en Belgique, où son père vient de mourir. Il y restera le temps de ses études à Solvay, avant de repartir pour le Congo travailler comme magasinier chez un ami de son père.

« J’ai démarré avec 1.000 francs belges en poche ! », se plait à rappeler Patrick Menache, exhibant un ensemble de collages qui retrace son parcours aux quatre coins du monde. Parti du bas de l’échelle, il travaille pour différents patrons auxquels il doit ses premières expériences dans les affaires : Shaï Levy et son usine de chemises, Jacques Hasson et David Alhadeff, dans l’import-export. David Alhadeff qui lui offrira la chance de monter en tant qu’associé une première société d’importation de produits alimentaires à destination des expatriés. A Bruxelles, Hubert Schoenberg lui donnera les moyens de décoller, en lui envoyant au Congo la marchandise qu’il lui commande.

Alors que ses sœurs sont parties vivre avec leur mère aux Etats-Unis, Patrick poursuivra ses activités au Congo pendant une dizaine d’années, tout en s’impliquant dans la communauté juive où il préside le Cercle israélite de Kinshasa (CIK), un cercle sportif qui organise des événements chaque dimanche. « Fin 1986, j’ai senti que la situation commençait à être tendue et que les opportunités professionnelles avaient diminué », raconte Patrick Menache, devenu entretemps le papa de deux enfants. « J’ai décidé de rentrer en Belgique. Un an plus tard, les troubles ont débuté, tous les expatriés ont été pillés… »

Il restera brièvement à Bruxelles, approfondissant son expérience dans l’immobilier d’investissement, un secteur qu’il a déjà approché à Kinshasa, avant de rejoindre sa mère à Washington. Mais le manque criant de ses enfants le fera revenir définitivement en Belgique.

Orienté d’abord patrimonial, Patrick Menache devient marchand de biens, achetant et rénovant les propriétés pour les revendre au lieu de les accumuler. En 1999, il crée l’enseigne Macnash, avec une petite équipe de trois personnes. La société deviendra agence immobilière en 2001. « Benny Avzaradel m’appelait Mister Macnash au Congo, ce nom anglophone s’est révélé particulièrement porteur », sourit-il. Croyant la société internationale, les propriétaires lui confient en effet leurs biens avec beaucoup de facilité. Certains le pensent même irlandais ! « Un jour, je reçois une invitation de l’ambassade d’Irlande pour venir fêter le Saint Patrick Day », se souvient Patrick Menache. « Un collaborateur m’a suggéré la fois suivante d’y aller en kilt, et c’est comme ça que l’homme en kilt est devenu notre symbole ! »

Faire la différence 

Défilant en jupe à travers la ville grâce aux bus de la STIB qui relaient ses affiches, Patrick Menache fait sourire. Son sens de la communication lui garantira pourtant bien des succès. « Cette campagne de pub nous a permis de faire la différence », assure celui qui continue à porter le kilt aux événements de l’entreprise, n’hésitant pas à se faire même accompagner d’une cornemuse. Comptant quelque 35 collaborateurs désormais, les 4 bureaux Macnash (Macnash Est, Macnash Brabant, Macnash Sud et Macnash Gestion & Syndic) sont aujourd’hui des franchises. Patrick Menache reste le patron de l’enseigne, constamment à la recherche de nouvelles opportunités pour s’élargir, « très prudemment », confie-t-il. « A moins de rencontrer un professionnel très motivé, nous préférons rester concentrés sur Bruxelles ». Ce qui n’a pas empêché Macnash d’ouvrir pendant quelques années un bureau en Floride, lorsque la situation immobilière y était favorable. Patrick Menache est aussi devenu un incontournable des médias, sachant se rendre « toujours disponible pour les journalistes », et allant jusqu’à suivre des cours pour mieux communiquer, ce qu’il assume sans complexe. Les efforts portent leurs fruits : l’homme au kilt donne lui-même des cours « Acheter et vendre sans se tromper », il participe à l’émission « A vendre/A acheter » sur RTL, chargé plus spécifiquement des biens de luxe, il préside aussi le jury de l’émission « Starter » sur la RTBF, donnant la chance à de jeunes entrepreneurs de lancer leur société. Pour ne citer que quelques-unes de ses apparitions.

Défendant Israël « bec et ongles », comme affirme celui qui estime qu’« on ne peut juger ce qui se passe là-bas depuis son salon bruxellois », Patrick Menache est depuis deux ans le vice-président de l’ORT, une organisation qui a pour objectif de former les jeunes aux sciences et aux nouvelles technologies « sans forcément passer par l’université ».

Dans l’associatif comme dans le professionnel, ses projets restent nombreux. Après le succès remporté par son dernier projet « ViagerFund.be », regroupant 40 investisseurs dans l’achat de biens en viager, il lancera en septembre 2016 un deuxième fonds concentré sur les immeubles de rapport, principalement à Montréal. Un marché en plein boom qu’il a bien l’ambition d’investir.

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